QUI SAIT? Guy de Maupassant

(Traducción al ESPAÑOL en ¿QUIÉN SABE? Guy de Maupassant)



     Qui sait? est, en plus d’un extraordinaire conte fantastique sur l’incertitude, une nouvelle parmi les plus de trois cents écrites par Guy de Maupassant, publiée dans L’Écho de Paris, en 1890 (trois ans avant son décès) et, plus tard, dans le recueil L’inutile beauté.
     En s’éloignant des influences flaubertiennes et du naturalisme de Zola, propres de son temps,  Maupassant choisi un sujet et une façon de le raconter qui lui font s’apparenter avec les récits de E.T.A. Hoffman, Poe ou ceux des précurseurs du roman gothique. Un narrateur protagoniste, choisi dans le but que le lecteur fasse confiance dans la réalité de ce qui est inexplicable, avoue sa nécessité de conjurer la peur qui le dévore et il se donne à l’écriture en tant que catharsis pour exorciser son mal. Pourtant, dans le récit ses doutes alternent avec ses certitudes et le conte se balance entre l’illusion et l’épouvante, la détresse et l’ironie. Et, par dessus de tout cela, on distingue une naïvité et une stupeur inoubliables dans la scène d’animation où les meubles quittent la maison -d’inspiration certaine pour la Disney-.
     Maupassant dit: “On craint ce qu’on ne comprend pas”, mais dans cette nouvelle le narrateur ne peut pas comprendre l’ininteligible, et ce n’est pas par hasard que, avant que les faits arrivent, il écoute l’opéra Sigurd (basée, en dernier ressort, sur le conte “Histoire de celui qui s’en alla apprendre la peur”, recueilli par les frères Grimm) dont le protagoniste invulnerable ne connait pas la peur. L’épée de ce conte est la question qui sait?, qu’il répète pour rogner depuis la racine chaque inconnue qui le torture. 

     Écrite à rafales avec une expression emphatique et nerveuse (l’abus des points d’exclamation, d’interrogation et des points de suspension nous rappelent les débordés sentiments romantiques), cette nouvelle garde de belles évocations littéraires: 

  • la descente aux enfers dantesques (à Rouan, la maison de l’antiquaire-cerbère), 
  • le “beatus ille” (le protagoniste cherche le bonheur dans un endroit solitaire), 
  • le sarcasme du baroque Quevedo (les gens lui provoquent des courbatures -voici, l’écho du Misanthrope de Molière-, le tabernacle d’où Dieu a déménagé, la prosopographie hiperbolique de l’antiquaire), 
  • les clichés du romantisme (la nuit, la lune sabbatique, le fleuve des eaux noires), 
  • la tromperie des sens de laquelle D. Quixote fut victime (la vue et l’oreille, qui nous rappelent les allucinations que l’éther produissait chez l’écrivain), 
  • le cycle arthurique et Merlin (lorsqu’il se comporte comme un chevalier qui pénétre la demeure des sortilèges)... 
     Peut-être, dans ce petit chef-d’oeuvre se trouve la réponse à l’énigme des dernières annés de la vie de Guy de Maupassant, de sa descente en enfer ou, peut-être, de sa libération. Qui sait?



QUI SAIT? Guy de Maupassant, por Mª Pilar Álvarez Novalvos 
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