HASARDS

(Traducción al ESPAÑOL
 en CASUALIDADES).
À Patricia Heras,
poussée au suicide. 
In memoriam. 

     Elle se nettoie le nez avec le bord de la serviette. Il lui est entrée un peu de savon et un grain de folie. Elle tient à porter les cheveux style Cindy Lauper, pour la fête de cette nuit. "Une moitié avec des carrés blancs et noirs, et l'autre à ras". Quand la coupe-échecs va commencer on écoute un craquement. Son amie et elle rient en donnant des coups à la machine. Elles essaient á nouveau; ça sent le brûlé. "Merde! Tu ne vas pas me dire que je dois aller avec cette crinière". "Désolée, ma belle.."

       Elle se nettoie le nez dans le pantalon; elle est rétrécie et menottée. Elle ne peut pas s'arrêter de pleurer. Un policier vient d'infecter le fourgon avec ses gaz, et les autres l'acclament et raillent. Dans le vacarme, celui qui est derrière lui retire les menottes un instant et lui offre un mouchoir. Constatant cette main impensable, elle ose lever la tête. "Je n'étais pas là". Sous les broussailles de ses yeux gonflés le policier a remarqué quelque chose. "Alors dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé?"

     Elle se nettoie le nez avec un bout de gaze. La salle des urgences est inhospitalière et sent mauvais. À l'aube il n'y a pas de mouvement. Elle attend que son amie n'ait rien de grave; lors de sa chute de la bicyclette elle a écouté un fort coup de son crâne contre le sol. Enfin son ami apparaît bandé; ils se serrent, s'embrassent contrariant le silence et, appuyés l'un sur l'autre sortent de l'hôpital. La rue est un oasis et leurs pas laissent un écho humide sur l'asphalte.

      Elle se nettoie le nez dans un nuage, dans un train, dans une plage, dans un gratte-ciel... Et son mouchoir de papier fait des pirouettes dans tous les univers, voltige sur un courant d'air et tombe sur mes chaussures.



                         HASARDS, por Mª Pilar Álvarez Novalvos.
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                                      PATRICIA HERAS

Patricia fût une élève de l'École Begoña, à Madrid.

     En 2006 a été arrêtée pour un homicide qu'elle n'a pas commis. Simplement, ce jour-là elle s'était fait couper les cheveux d'une façon différente et le soir, elle est tombée de la bicyclette que montaient son ami et elle. Blessés, ils sont allés aux urgences dans le même hôpital où sont arrivés des jeunes arrêtés, présumés d'homicides d'un policier dans une altercation avec des squatters. Ces jeunes avaient  LA MÊME ALLURE QU'ELLE, qui se trouvait dans la salle d'attente, pendant que son ami était soigné... 
     La police a jeté à la poubelle son portable, où un appel à une ambulance était enregistré et, bien sûr, a ignoré qu'il y avait deux témoins qui les avaient aidés lors de leur chute. La Mairie de Barcelone a détruit toute preuve du lieu des faits (la maison squattée lui appartenait) et trois fois a changé de version de ce qui s'était passé. Certainement, aucun écho dans les médias. Bon, oui, "un", par Gregorio Morán, dans le journal catalan La Vanguardia.
     

VÍDEO DANS LAQUELLE ONT VOIT
 LA MAIRIE DE BARCELONE QUI
EFFACE LES PREUVES
ET LES MÉDECINS SPÉCIALISTES 
 CONTREDISSANT LA VERSION POLICIÈRE.



DES LIENS QUI POURRAIENT VOUS INTÉRESSER:
  • Dossier d'AMNESTY INTERNATIONAL, sur PDF: "La sal en la herida"("Le sel dans la blessure"), sur l'impunité effective des agents de police dans les cas de torture et d'autres maltraitances.

      Le récit détaillé de l'enfer qu'elle a vécu et qui a fini avec sa vie
se trouve dans son blog "POETA MUERTA".


"LA SEULE CHOSE QUI PERMET AU MAL DE TRIOMPHER EST L'INACTION DES HOMMES DE BIEN"

                                                         Edmun Burke


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